
La diaspora kurde, territoires d'origines et représentations, v. 1
Clémence Scalbert
Compte d’auteur
Il convient, tout d'abord, de définir l'un et l'autre de ces termes, indiscutablement flous. Effectivement, les Kurdes ne sont pas reconnus comme Kurdes, que ce soit en tant que minorité nationale, nation ou peuple, par les Etats dont ils sont « citoyens » (et avec même ici une exception pour la Syrie où les Kurdes se voient refuser la nationalité syrienne et ne sont pas citoyen syrien). L'Occident a redécouvert les Kurdes à la fin des années 1980 et l'opinion s'est sensibilisée en faveur de ces minorités, peuple voire nation. C'est alors essentiellement par une adhésion volontaire à une communauté dite « kurde » que les Kurdes affirmeront leur identité et choisiront d'être kurdes - et c'est ainsi que l'Occident a pu les découvrir aussi. On tiendra donc pour Kurde celui qui se définit ainsi, transcendant les différences inter-kurdes, de langue, de culture, de religion, d'opinion politique, d'origine géographique. Il faut cependant garder en mémoire que l'individu a le choix entre ces différentes allégeances identitaires : l'identité kurde (et l'adhésion à cette identité) n'est donc ni donnée, ni fixe mais mouvante, pouvant varier selon les périodes et circonstances ainsi que selon les 'attributs distinctifs' mis en avant par un individu ou un groupe d'individus.
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